Chronique du 4 décembre 2003 (2)

Au moins avec Jacques Chirac dans les Bouches-du-Rhône inondées, on aura eu droit à « Avant moi le déluge », ce qui change de l’attitude traditionnelle des politiques. En voilà un qui mouille sa chemise, aura pu dire un naufragé bien campé dans ses bottes sur le pas de sa toiture. Pour s’en sortir, faudra bien qu’il nous mène encore en bateau, ajoutera un fataliste. On risque de voir Sarkozy arriver à toutes pompes, d’ironiser un autre. Pour faire le bateau, il a de l’expérience, complètera un sarcastique.

Alors que le sud-est de la France est en pleine piscine, que pense notre Président du refus annoncé de la Russie de ratifier le protocole de Kyoto pour réduire l’effet de serre ? Va-t-il accueillir une nouvelle fois Poutine en grandes pompes sur le débarcadère de l’Elysée ? Car pour les Etats-Unis, nous sommes déjà fixés, Georges W. Bush n’a rien signé. Que la mer monte ! Que les éléments se déchaînent ! « Les jours s’en vont, je demeure » diront à l’unisson Bush et Poutine. Et moi, et moi ? s’empressera d’ajouter Jacquot.

Un jour ne viendra-t-il pas où l’électeur de Saint-Pierre ou de Miquelon, les gambettes définitivement dans l’eau, s’écriera « On est bien mal barré ! » ? Eh oui moussaillon ! Pour te consoler, il ne te restera plus qu’à te réfugier dans les bras d’une échassière, si ça se trouve.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 2003