Chronique du 13 janvier 2004

On jugera sur l’étiquette mais pas sur les apparences ; telle est la quadrature du cercle que se devront de résoudre ceux qui veulent être sûrs que la barbaque importée du Canada à Saint-Pierre et Miquelon corresponde aux normes sanitaires d’un territoire français.

Il s’agit d’éviter, ô lecteur avide de viande rouge, que le consommateur ne soit enviandé.

Car on aura compris qu’il y avait des produits qui pouvaient finir dans nos assiettes à cause d’étiquettes ambigües et qui n’auraient pas dû l’être. Bon désormais, c’est fini. Et faute de viande parfois, il nous restera au moins la frite.

Bah ! Un peu moins de viande évitera de s’endormir sur le rôti ! de soupirer un sociologue.Tu imagines un bluesman qui s’appellerait T. Bone par les temps qui courent ? de demander un musicologue. Bloqué d’entrée à la frontière qu’il serait. Au moins plus personne ne risquera de manger de la vache enragée, soulignera un perpétuel optimiste. Personne ne prendra plus la vache et son veau sans traçabilité, ajoutera un autre. T’es vraiment bien naïf, lui rétorquera-t-on.

Après tout, s’il n’y a plus assez à manger, on pourra se bouffer le nez, car ça on sait faire, n’est-il pas vrai ?

Et là, plus question d’étiquette…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 janvier 2004