Chronique du 15 février 2005

L’épidémie de gastro se poursuit au pays. Normal, me diras-tu, à Saint-Pierre tout le monde se fait chier, sauf les culs pincés. Allons, tu exagères, voudrais-je objecter. Mais non, ajouteras-tu encore, quand ça ne suffit pas on envoie chier les autres. Bon, je voudrais pas te chier dans les bottes, tenterai-je encore, mais y a pas à chier, il faut se donner du cœur au ventre pour retrouver la forme. Et si ça va mieux, ça va chier ! t’entends-je dire. C’est bien chié, reconnaîtrai-je, mais notre économie n’a-t-elle pas tourné ces dernières années autour du tout à l’égout ? Faut bien que ça serve, pour rassurer nos responsables, surtout s’ils nous trouvent chiants. Surtout qu’on les emmerde, naturellement et ça leur pue au nez. Bref, ce risque d’être atteint à son tour quand on y a réchappé a de quoi nous foutre la chiasse, tu en conviendras.

A part ça, l’hiver se déroule sans trop de neige et ça sentira la rose l’été prochain.

Oui, mais ça n’empêche pas le pays d’être dans la merde, ajouteras-tu encore.

Arrête de semer ta merde, aurai-je envie – entre autres – de te dire alors. Tant que nos faiseurs d’avenir ne merdent pas, eux… Tu vois bien qu’ils font tout pour nous sortir du merdier. Non ? Merde alors. Au Québec, au moins, ils ont le PQ.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 février 2005