Chronique du 2 avril 2005 (2)

Savais-tu, ô lecteur, que nos voisins ont surnommé notre Archipel « la baguette française » ?

Je l’ai lu au détour d’un article du Figaro du 29 mars 2005 sur la raréfaction de la morue.

Pourquoi pas… Après tout, ça ne mange pas de pain. D’ailleurs l’expression « avoir de la baguette » ne signifie-t-elle pas avoir de la chance ? Que l’on s’identifie avec la chance elle-même, c’est ce qu’on appelle avoir du pot.

Et comme le pain ça se prépare dans le pétrin, on a du bol puisqu’on a tout ce qu’il faut.

Reste la farine dans laquelle il faut bien nous rouler et là c’est pas ce qui manque, on a le sac.

Tu vois bien que l’axe premier d’une politique renouvelée consiste à cesser de se lamenter.

A moins que tu ne constates qu’il nous manque la levure, auquel cas il faut se la faire. Mais je te signale que se faire la levure veut dire partir ou s’évader.

Rien ne sera donc simple pour mettre le cap sur l’avenir pour l’archipel demain.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 avril 2005