Chronique du 13 juin 2005

Oyez, braves gens, je me plagie ! (voir chronique du 18 mai 2001) Le Charles de Gaulle arrive à Saint-Pierre le 14 juin 2005 avec ses « 80 milliards de francs, pièces et main d’œuvre, réparations, tout compris » ! On aura l’air de quoi, nous, avec notre piste à 300 millions sans avions ou presque ? Et avec la piste de Miquelon, trop courte pour notre nouveau Cessna ? On a le pompon, tu vas me dire ? Bon, le « Charles » vient nous acheter du homard ; on va bien leur serrer la pince à tous ces porte-drapeaux de nos couleurs, non ? Avec les autres bateaux qui l’accompagnent, il y aura bientôt autant de monde en train de flotter le long de nos côtes qu’il y a d’autochtones sur le plancher des vaches, c’est te dire. Peut-être bien que l’armée française vient donner un coup de main aux forces de l’ordre pour faire face à la délinquance dont on nous a dit qu’elle était en recrudescence, mais dont on nous a dit illico presto qu’elle ne l’était pas…

Allez, vous allez nous acheter du homard. D’accord ! Mais s’il vous plaît, les gars de la marine, pas le frometon, car il n’y en pas bézef dans les comptoirs ; pas les salades non plus car elles ressemblent tout juste au nom qu’elles portent et on commence tout juste notre régime végétarien printanier.

Bon, refaites-nous le coup de la France libre ; ça fait toujours plaisir.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
13 juin 2005