Chronique du 29 septembre 2005

Signe de l’évolution du mode comportemental dans le vécu d’aujourd’hui à Saint-Pierre, la crèche qui existe depuis peu est désormais… trop petite, une trentaine d’enfants n’ayant pas la chance du « petit Jésus ». C’est pas une paille ! s’écriera-t-on. Mais force est de constater qu’agrandir une telle installation est un choix de société, donc un choix politique. Or, derrière un choix, il y a un coût, donc un projet qu’on retient pour d’autres qu’on écarte. Doit-on par ailleurs tout attendre des pouvoirs publics, comme le soulignait le maire de Saint-Pierre, désireuse dans son analyse de trouver des solutions appropriées, notamment pour la branche des 3-4 ans qui se trouvent sans solution structurelle ?

Il n’y a pas si longtemps, à l’époque de la natalité forte, ces questions ne se posaient pas. Aujourd’hui, elles sont sur nos îles au cœur des préoccupations, car pour gagner sa croûte il faut bosser le plus souvent à deux. Quelle peut être la réponse pour des soutiens à domicile, dans le registre « nounou » relooké vingt et unième siècle, avec le souci de salaires décents pour celles (on dit rarement ceux dans ces cas-là) qui s’y adonnent ?

Car le soutien aux personnes – de la petite enfance au troisième âge – passe aussi par le soutien à ceux qui soutiennent, pour qu’ils puissent tenir, ce qui amène à chercher le soutien de ceux qui peuvent soutenir. Il ne suffit pas alors de savoir où ils crèchent…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 septembre 2005