Chronique du 4 décembre 2005

Fallait-il s’attendre à une baisse dans la levée de fonds, en guise de lame de fond, sur fond de vague à l’âme, fonds et tréfonds de ce qui fond comme souvenir des neiges d’antan ?

Car s’il est un événement pour jauger la population, c’est bien le Téléthon, dans son grand déploiement médiatique, test par excellence dans son édition des 2 et 3 décembre 2005. Cette année, les rendez-vous sur l’Archipel étaient tout aussi nombreux, le désir d’être présent tout aussi fort, les défis étaient de taille, beaucoup s’y sont donnés à fond toutes générations confondues. Mais qu’en serait-il du résultat financier ?

Allions-nous constater une baisse sensible des gains de l’opération, vu la perte de confiance dans les autorités souvent exprimées à la carre des lamentations (« carre, » mot local pour carrefour, pour qui n’a pas de dico régional), l’angoisse véhiculée depuis septembre, la saga de la desserte maritime, les coups durs dans la trésorerie des entreprises, la baisse du pouvoir d’achat, le dérapage des prix à la consommation, la flambée du fioul, les annonces à peine voilée de la hausse des taxes à venir ?

Allions-nous voir les prémisses d’une… révolution…, celle de ceux qui en ont assez d’en encaisser à force de débourser pour faire face à l’ordinaire, extraordinairement malmené, mal mené ?

Eh bien non ! Car c’était sans compter – c’est le cas de le dire – le dévouement sans faille de la population pour la prise en compte des grandes causes, son extraordinaire implication lors de toutes les éditions précédentes et sa volonté d’apporter son écot à la recherche pour rendre cette justice à tous ceux que le sort n’aura pas épargnés, parce qu’ils sont atteints d’une maladie jugée la plupart du temps incurable. Le Téléthon 2005 aura été un succès : 74 000 euros (en retrait par rapport à 2004, mais un très beau résultat toutefois).

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Deux réalités concomitantes donc, sans qu’il soit aisé de juger l’une par rapport à l’autre. Preuve, s’il fallait nous mettre du baume au cœur, que l’être humain conserve sa part de grandeur, contre vents et marées. Grandeur de ces îles qui optent pour l’espoir…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 2005