Chronique du 26 février 2006 (2)

Dominique de Villepin est à La Réunion frappée par l’épidémie de chikungunya. Droit dans ses bottes, il aura donc déclaré que le temps de la polémique était dépassé puisqu’il arrivait avec une enveloppe de 76 millions d’euros. Tais-toi et courbe le dos en quelque sorte. « Le secteur du tourisme, l’une des principales ressources de l’île, fera l’objet d’une attention particulière, dispositif spécial de formation professionnelle à l’appui » a-t-il souligné, comme l’aura précisé Reuters. On peut raisonnablement se demander à propos de la lutte contre le chikungunya ce que la « formation professionnelle » dans le domaine touristique peut apporter, à moins qu’il ne s’agisse de faire la différence entre un moustique vérolé et un dragueur de coléoptères auquel cas personne ne pourra se permettre de reprocher au premier ministre de courir après les papillons.

Faut-il rappeler que les signaux d’alerte émis sur le terrain depuis mars 2005 n’auront pas été pris au sérieux jusqu’à un passé très proche, au bout de 77 décès et 160 000 malades ? et mon cul, c’est du poulet ? risque de s’exclamer un rescapé malappris. Un ressentiment à hauts risques en ces temps de grippe aviaire…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 février 2006