Chronique du 18 mars 2006

Quel que soit le résultat de demain, au soir des élections du Conseil Général, j’aurai une pensée pour les équipes battues, de Saint-Pierre et de Miquelon. Entrés comme nous le sommes dans une période aussi délicate de notre Histoire insulaire, force est de reconnaître qu’il fallait du courage pour dévoiler son nom au jugement des siens, souvent plus terrible que celui d’un dieu aux multiples visages qui n’existe que dans l’imagination des désemparés du destin.

Sans doute faudra-t-il être vigilant pour que les dérives d’hier ne se renouvellent pas demain, à commencer par la chasse aux sorcières, directe ou sournoise, qui aura flétri au fil des décennies nos porteurs de flambeaux.

Nos îles étaient parées de couleurs éclatantes en cette veille d’espoirs renouvelés. Etait-ce le signe avant-coureur d’une dignité renouvelée, nourrie de courage, d’efforts et de respect ? Les jours sont toujours si beaux dans les plates-formes électorales.

Le rêve ne repousse-t-il pas comme les pissenlits ? Certes une élection ne fait pas le printemps, si d’aventure elle l’anticipe. Mais pourquoi ne pas céder à la tentation des bourgeons prometteurs ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 mars 2006