Chronique du 19 mars 2006

Temps neutre en ce jour d’élection à Saint-Pierre et Miquelon, ni hivernal, ni printanier ; un coin de ciel dégagé en début de journée puis une uniformité gris clair enveloppant les têtes des électeurs endimanchés. Pas de brume, non, mais une absence de couleurs. Pas de bleu, pas de rose, le temps ne se sera pas mouillé.

Où sont les neiges d’antan qui, en telle circonstance, donnaient lieu à une rivalité de pelles pour dégager les portes des suffrageurs – et suffragettes – sollicités ? Ne reste plus que l’offre de bonne conduite pour celui qui ne veut pas marcher. Chauffeur ! Par ici, s’il vous plaît ! Gare à vous si cela ne vous plaît pas. Car le roi du jour n’est-il pas l’électeur ? Lui le Pourvoyeur du Trône ?

Jour de suspense donc avec participation bien amorcée dès l’aube.

Le peuple a les doigts sur la page qu’il s’apprête à tourner.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 mars 2006