Chronique du 28 juin 2006

Je pourrai t’en parler quatre fois par an, ô lecteur, vu que Chorus fait chorus à la première de chaque saison. Peut-être te dirais-tu à force que les saisons, c’est répétitif au point qu’on s’y habitue. Mais la chanson, hein, ça mérite bien qu’on retrace le microsillon de l’émotion. Ne nous accompagne-t-elle pas dans une vie qui serait bien monotone sans ces tonalités qui nous triturent au tréfonds de ce que nous pouvons être, à condition de nous abandonner à la sensibilité sans fard, sans fausse pudeur, pour quelques instants de lucidité où l’on se reconnaît fragile ?

Fred et Mauricette Hidalgo, les maîtres artisans de ces Cahiers de la chanson accompagnent les créateurs et nous proposent une revue enchantée, enchanteresse, dans un superbe écrin couleur. Le numéro d’été 2006 accorde sa première de couverture à… Bruce Springsteen. Ça en jette, n’est-ce pas ? Ça bouscule les idées préconçues, toi qui te disais que ça aurait pu être Bénabar. Mais j’aime cet inattendu, comme la chorusgraphie consacrée à… Hugues Aufray que tu découvres… libre penseur. Tiens, ça m’a donné un coup de jeunesse, ayant découvert cet artiste à Montréal un soir de fête après bac. Ah ! Cet heureux temps où l’on allait tous à Montréal pour s’extirper de la gangue de l’adolescence au détour des épreuves du baccalauréat !

En quête de nouvelles découvertes comme chaque fois, j’ai préparé mes futures emplettes, comme ce nouveau CD de Jehan – oui, celui qui est venu à Saint-Pierre -, qui aura reçu, pour sa nouvelle aventure, l’appui de… Charles Aznavour. J’ai été content de voir qu’une place avait été consacrée à la dernière production d’Affaire DOM. Je me suis dit que j’allais sans doute faire en sorte de découvrir la démarche musicale d’Agnès Jaoui que nous connaissons comme actrice. Je ne pourrai pas passer à côté de « Furieusement heureux » de Ricet barrier. Oui, je prendrai « Cinq minutes » de Gildas Thomas. Et puis j’ai eu envie de suivre le déroulement des nombreux festivals de l’année, de partir… aux Seychelles, pourquoi pas.

Un tel condensé de rêve entre les mains et sous les yeux mérite bien qu’on ne rate aucun de ces quatre rendez-vous annuels qui vous font oublier la grisaille comme celle qui nous aura collé à la peau en ce mois de juin 2006. Quel plaisir de glaner le sourire d’un Graeme Allwright qui, bientôt octogénaire, poursuit son chemin avec ardeur ! « Surtout, ne pas se laisser aller à ne pas bouger, à ne pas changer. Les gens, les mentalités peuvent changer ». Si en plus tu lis des phrases qui ouvrent les portes de l’espoir, il n’y a pas à hésiter.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 juin 2006

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