Chronique du 16 octobre 2006

Certes, il ne se passe rien, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne s’abstiendra pas d’en parler. Car le plaisir du regard ou de l’oreille est souvent dans les petits détails. D’abord, il a fait beau ce week-end, un samedi enchanteur jusque dans la température, un dimanche matin embruiné et un après-midi à faire sortir les bipèdes dont je suis. Nous n’étions pas seuls. Chevaux en attente de ballade, bovidés – eh oui, nous ne sommes pas que des moutons – , doucettement allongés non loin d’un banc de galets, écrin entre verdure et immensité bleutée de l’océan, ronronnement de la mer et points disséminés vers le Diamant des promeneurs égaillés.

Faut-il évoquer la grève de la faim d’un entrepreneur de Miquelon qui aura perdu son entreprise mais qui aura fait jeûne (avec accent circonflexe) public non pour son entreprise perdue mais pour des versements non effectués par un Syndicat mixte dont on n’aura pas su la composition ? Mixte comme salade ? Sans doute. L’affaire aura été réglée et nous aurons continué de déglutir tant le journal de Vingt heures fait partie de ces divertissements qui vous rythment l’océan de l’ennui toujours possible.

Cette semaine débute la « Semaine bleue » – et non la Semaine des Bleus, de ceux qui par exemple pourraient croire à une augmentation de leur pouvoir d’achat. Pas de revendications, que de la détente.

Les feuilles mortes des illusions perdues ne se ramassent plus à la pelle ; l’automne est déjà bien avancé.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 octobre 2006