Chronique du 10 décembre 2006 (3)

Lors d’une de mes marches désormais coutumières – la coutume n’est-elle pas la mémoire d’une longue marche ? -, j’ai rencontré… un âne. Sais tu que t’es bath, eh ? lui ai-je ânonné. Tu ne seras donc pas surpris, ô lecteur, toi à qui j’ai immédiatement pensé – rassures-toi, t’es pas un mauvais cheval – que j’ai poursuivi ma route la caboche pleine d’âneries. Du genre, « frère Âne, ne vois-tu rien venir ? » Et ta sœur, m’a-t-il peut-être répondu. Après tout, ça ne m’aura pas fait braire, il faut accepter les divergences. Tu divagues, me diras-tu. Non, non, je ne suis pas saoul comme un… Quand on est ivre de liberté, un dimanche matin, loin des chapelles, pourquoi aller chercher des paradis artificiels ?

Soudain, j’ai pensé à Jacques Chirac. Aura-t-il droit à quelque coup de pied de… ? me suis-je demandé. De qui ? Allez, ne fais pas… Tu voudrais bien que je t’en dise plus, parce que les coups de pied de…, ça peut se pratiquer aussi à Saint-Pierre et Miquelon, surtout que plusieurs candidats vont sans doute bientôt se mettre en selle, mais je suis arrivé chez moi mort de fatigue. Et l’on ne tire pas un pet d’un âne mort.

Alors, pour ta gouverne, la guitare en bandoulière, j’ai fait l’âne pour avoir du son…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 décembre 2006