Chronique du 3 décembre 2006

N’a-t-on pas l’impression que presse et instituts de sondage s’enlisent une fois de plus dans les sentiers embourbés de leurs illusions d’optique ? Sarkozy / Royal « au coude à coude, nous dit-on en ce début décembre 2006, 50 / 50, le suspense parfait ! Voyons donc ! comme dirait un Québécois.

N’est-ce pas faire fi trop facilement de la répartition en pourcentages liée aux candidatures multiples ? Et Le Pen ? Ne prépare-t-on pas un remake désastreux de 2002, à l’endroit ou à l’envers ?

Car le décalage semble être profond entre le jeu des ténors médiatisés et la réalité du terrain ? Le désarroi est tel, les laissés pour compte si nombreux, que le choc risque encore une fois d’être durement ressenti.

Bref, à trop focaliser sur un duel de personnes mis en scène par les officines parisiennes, ne risque-t-on pas de se fourvoyer ?

Un peuple ne se contente pas de réitérer les exorcismes flatteurs pour les parangons de la vertu ; ses réactions se modifient en fonction des crises qui le triturent. Et les effets peuvent être inattendus.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 2006