Chronique du 23 avril 2007

« Première à avoir voté, Saint-Pierre et Miquelon, la plus petite des collectivités d’Outre-mer françaises avec 4.923 électeurs inscrits, a ainsi participé à 63,13% samedi, contre une participation de seulement 41,97% au premier tour de la présidentielle de 2002. C’est la plus forte participation pour ce minuscule archipel de l’Atlantique Nord depuis l’élection de 1981 » de commenter La Tribune.

Certes, la participation aura été moins forte qu’en métropole. Est-ce le reflet d’une forme de fatalisme face à la loi des nombres ? La distribution des suffrages recoupe toutefois l’ensemble national. Il était difficile en effet de ne pas se sentir concernés par un tel rendez-vous marqué par une prise de conscience de l’enjeu collectif. Outre-mer aussi les stigmates du 21 avril 2002 auront guidé les pas des citoyens.

L’affrontement gauche – droite sera au cœur des deux semaines avant la deuxième échéance. Nul doute que sur nos rochers de France excentrée l’enjeu du deuxième tour sera fortement perçu. N’était-il pas temps de sortir de l’engourdissement progressif de l’action publique des derniers mois écoulés ?

Car si la France a besoin d’être redynamisée, ne sommes-nous pas, sur l’Archipel, au cœur d’un tel impératif ?

Mais au terme d’une forte attente de renouveau, n’y aura-t-il pas place pour une certaine déception de se retrouver enfermé dans un clivage traditionnel qui aura transformé ce rendez-vous majeur en miroir aux alouettes ?

Deux styles s’affronteront demain. Ils sont porteurs en eux-mêmes d’une certaine forme de renouvellement. Au sortir d’une soirée électorale « petit-écranisée » j’aurai remarqué que Jacques Chirac est bel et bien tombé dans les oubliettes. 85% des Français auront tourné la page sans état d’âme.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 avril 2007