Chronique du 31 mai 2007 (2)

Mais où sera donc la respiration démocratique dans l’étouffoir annoncé ?

Après le meeting auquel le président – chef de campagne – aura participé au Havre, le 29 mai 2007, aucune ambiguïté ne peut subsister : « Je ne laisserai personne faire obstacle aux réformes. Ce que j’ai dit, je le ferai. Je le ferai dans la concertation, dans la négociation. Je le ferai calmement, en essayant de convaincre plutôt que de passer en force. Mais, croyez-moi, je le ferai. » Qu’on se le dise. La discussion est ouverte, mais elle sera inutile puisque les décisions sont déjà prises. Je pense, donc tu es et sois-en satisfait.

Curieuse métamorphose de la vie démocratique si l’on part du principe qu’un beau jour de mai tout aurait été écrit, figé, pour cinq ans, indépendamment de ce que la vie amène de bouleversements, de nouvelles incertitudes ou interrogations, en plaçant tout responsable devant la nécessité de faire preuve à nouveau d’imagination pour formuler de nouvelles réponses. La France a sa crise, un sauveur suprême est né, il a toutes les réponses, dormez tranquilles braves gens, et accessoirement, allez voter pour flatter une nouvelle fois le gagnant : « Il vous reste deux semaines pour décider ou non de me renouveler votre confiance », a déclaré encore Nicolas Sarkozy.

Rassurons-nous toutefois, le Nouveau Centre des gardiens de sièges en connaîtra un rayon pour agrandir le cercle du carré des décideurs.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 mai 2007