Chronique du 10 octobre 2007

À se contenter de jouer sur les maux du gouvernement ne fait sans doute pas de bien à l’opposition. Ce n’est pas parce que le gouvernement de Sarkozy ne fait pas grand chose de bien qu’on doit vouloir systématiquement le mettre à mal. Le Verbe ne paie pas si les mots sont gratuits.

Ce n’est pas non plus ni moins parce que Henri Guaino traite BHL de « petit con prétentieux » parce que l’autre l’a qualifié de « raciste » que l’on doit se précipiter chez Rachida pour demander justice. Ce serait le bouquet. D’ailleurs les vingt-cinq bâtonniers l’ont bien compris en venant avec 2500 roses pour discuter avec leur dame en noir. Des tribunaux de grande instance en instance de disparaître méritent sans doute que l’on cire les souliers de la Garde des Sceaux pour rester en selle.

Et puis traiter l’autre de « petit con prétentieux » n’est-il pas prétentieux au risque de révéler un terrible effet miroir au palais des glaces de notre république en trompe-l’œil ?

Aussi est-il préférable parfois de fermer sa gueule pour mieux ouvrir les vannes des futures plaisanteries. D’ailleurs, ce matin, en ouvrant mon robinet d’eau froide, j’ai noté des particules en suspension. Peut-être H2O qui se lâche, me suis-je dit. « Faut rigoler » comme chante Salvador sur un texte de Boris Vian, sinon on risque de venir un jour cracher sur nos tombes.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 octobre 2007