Chronique du 1er janvier 2008 (2)

« Depuis trop longtemps la politique se limite à la gestion… » a dit Nicolas Sarkozy lors de ses premiers vœux télévisés en tant que président de la république. Voilà que pour une fois je me risquerai à applaudir, en pensant à nos îles.

J’entends encore Albert Pen, une de nos fortes têtes d’antan, reprocher à un de ses fidèles lieutenants sa démarche de « petit comptable ». Il savait être en colère le Albert. Qu’en est-il de l’approche sur nos îles aujourd’hui quand le symbole de la crispation est atteint sur une question d’une majoration de 2,2 euros pour les dockers ?

Dépassons donc ce point comptable : à quoi sert notre port ? A-t-on évolué au fil du « brainstorming » de ces dernières années à fort coût ajouté ? Nos bittes ne s’ennuient-elles pas comme des glands sur nos quais de brume ? Comment remettre sur le pont un espoir à fond de cale ? Sur les grands bancs, le bon capitaine était jaugé sur sa capacité à trouver les bonnes piaules. Aujourd’hui, il n’est que le fretin imposé pour banquer. Force est de constater qu’autour des tapis verts chacun a le nez dans la plume. Difficile alors d’avoir le vent en poupe.

Sans doute manque-t-il à la barque l’erre qui ouvre la voie des grandes aventures…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 décembre 2007