Chronique du 31 janvier 2008

Communication ou information ? Chacun aura pu noter les velléités du président du Conseil territorial de communiquer : plateau télé le 29 janvier, au lendemain d’un journal où le député faisait part des résultats obtenus à Paris, réunion le 30 au Centre culturel, intervention dans une émission radio le 31.

Le président de la première assemblée locale aurait-il pris conscience de la nécessité d’apporter un minimum d’éclairages sur ses actions, alors que l’image du chef de file de l’assemblée territoriale se dégrade ?

N’y a-t-il pas nécessité d’une presse qui doive rester vigilante pour ne pas se contenter de répercuter les opérations de « com » ?

Lors du Vingt heures du mardi 29 janvier 2008, le président du Conseil territorial, président du conseil d’administration de l’hôpital, semblait être mis devant le fait accompli des participations demandées aux familles pour les pensionnaires de la maison de retraite ? Or, n’y a-t-il pas eu un conseil d’administration en décembre 2007 donnant lieu à un échange de vues sur la nécessité de renouveler du matériel, dans un contexte où l’on oppose l’absence de crédits, alors qu’une somme de 300 000 euros, sur une durée non précisée, pour non recouvrement de sommes non versées par une partie des pensionnaires de la maison de retraite– pas les moins fortunés obligatoirement – ne pouvait que susciter des interrogations ? Un consensus ne se dégageait-il pas alors sur la nécessité de convoquer les familles qui ne payaient pas, 11 familles sur 17 acceptant alors de verser leur écot ?

Renvoyer la balle dans le camp du trésorier-payeur n’était-il pas hors de propos, sachant qu’à partir du moment où une somme est mise en recouvrement, il n’est plus possible de passer outre ? Le directeur ne se trouvait-il pas subitement sur la sellette dans une remise en cause inattendue des positions prises lors du conseil d’administration ?

La question de fond était donc celle des disparités constatées entre les familles qui payaient sans rechigner et les autres qui ne payaient pas alors que pour certaines d’entre elles le problème des moyens ne se posait pas. L’équité en fonction des ressources ne pouvait alors que susciter la réflexion, sur un sujet délicat quand il s’agit d’argent. Les dispositifs d’aide inexistants sur l’Archipel faisaient aussi partie de la problématique.

Se pose enfin l’orientation d’une société quant à la prise en charge des questions de santé et de vieillissement de sa population. Derrière cette grande question se profile le choix entre une approche libérale de gouvernance à tout crin et une autre plus engagée vers le bien commun, sur la base d’une philosophie qui dépasse les intérêts individuels. L’être humain, de sa naissance à la mort, n’est-il qu’un abonné à une série de tiroirs-caisses ?

De quoi enclencher des débats plus… politiques.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 janvier 2008