Chronique du 30 mars 2008

Une envie d’écrire à nouveau, qui m’a pris soudain, après une période de silence sur les galets de quelque part. Et tout ça parce que je me suis retrouvé avec un joyau entre les mains, le dernier numéro de Chorus, écrin de découvertes, superbe dans sa pagination retrouvée – eh oui, lecteur, Chorus, la revue de la chanson de langue française, a connu des moments difficiles -, témoignage d’un foisonnement de nouvelles écritures, dans l’effervescence de la vie qui ne se satisfait pas des schémas reproduits sur les écrans déformateurs.

J’étais passé à côté d’Habib Koité, du Mali. Erreur réparée, grâce à Chorus. Je n’aurai pas eu l’occasion d’écouter le dernier CD mentionné dans la revue, mais j’ai pu mettre la main sur Baro, un album précédent, de quoi m’inviter à partir sur les sentiers de Chorus qui, tu le remarqueras, sont diversifiés. Il est aussi d’autres idiomes pour pétrir les âmes.

Et puis, cette interview d’Allain Leprest. À lire, absolument, pour surmonter les moments de doute. N’est-il pas bon de donner de ses nouvelles ? Il est des monuments nettement plus chauds que la pierre. « Donne-moi de mes nouvelles » ; album, parmi d’autres, suivi d’une aventure qui donna lieu à un enregistrement de retrouvailles entre artistes de grande chaleur autour de ce grand de l’écriture. « Chez Leprest », bien sûr.

Paf ! Mais ça n’a rien à voir avec l’audiovisuel. Quatre pages consacrées à Thomas Pitiot. C’est que ça m’a donné envie de découvrir cet autre artiste ! Quatre albums et je n’en connais aucun ! Merde, alors, j’ai dû être distrait. Je n’ai que Gérard, son père, dans mon lobe à souvenance. Un peu d’inadvertance et je loupais une génération. « Griot », tel est le titre de l’album qui m’attend pour mes prochaines découvrances. Décidément, le fil (de Chorus) est conducteur avec Habib Koité, « fils d’une lignée de griots »…

C’est ça la crème à délices d’une revue bien faite, entre les réminiscences et l’envie de goûter d’autres succulences. Plaisir des yeux aussi, avec pléthore de photos couleurs. Portraits, ambiances… Cali et Guy Béart en invités vedettes. À vue de nez – car j’ai oublié de mentionner le plaisir de renifler Les cahiers de la chanson, tout frais sortis de leur enveloppe -, tout sent bon le printemps. Et puis il y les huit pages de dialogue entre Alexis HK, Renan Luce et Chorus qui fleurent bon les nouveaux talents.

Car Chorus sort à chaque changement de saison. 21 mars 2008 – il est des dates à forte connotation -, n° 63, te remplira de bonheur par les sens sollicités, revigorés, pour un autre cheminement de plaisir. Paroles et musique au cœur.

« Quel con a dit Y a rien qui s’passe ? », comme dit Leprest.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 mars 2008

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