Chronique du 13 septembre 2008

20 000 tonnes illusoires qui auraient pu permettre une desserte à des coûts raisonnables, regard éteint sur le Fort Ross – fleuron fardé d’une fringance lointaine -, évidence hier refusée que les rotations Halifax – Saint-Pierre ne suffisent pas pour rentabiliser le coût d’un navire…

Aujourd’hui la réalité éclate à la face de tous ; pour nous être affaiblis dans des luttes fratricides, nous nous affaiblissons encore, les entreprises payant sans doute le lourd tribut de l’aveuglement.

Sans doute faudra-t-il faire preuve d’imagination pour la mise en place d’une délégation de service public qui satisfasse l’ensemble de la communauté insulaire. À quand des légumes qui arrivent à Miquelon dans les conditions sanitaires exigibles sur notre microsillon franco-excentré ?

Les élus refusent unanimes toute augmentation du fret, voire du BAF, sigle barbare prévu pour la prise en compte des coûts du fuel, pourcentage savant sur la base du prix de revient de celui-ci divisé par le coût des importations, le pourcentage augmentant si ce dernier diminue, induisant une augmentation subséquente du paquet de chips, surtout si le BAF augmente, si tu m’as bien suivi, ô lecteur transporté par la saine velléité de comprendre comment tu l’as toujours en définitive dans le troufignon.

L’entreprise TMS aura donc été réquisitionnée pour quelques voyages, pendant que des denrées venues de Terre-Neuve sont venues faire diversion, en ce vendredi 12 septembre 2008, calmant ainsi toute angoisse ventrière. Ça gaze, lâchera, soulagé, le consommateur repu. Mais à quel prix ?

Non à la claque du BAF, d’entonner aujourd’hui nos représentants dans leurs bafouilles au représentant de l’Etat, en attendant, peut-être, un trois-mâts goélette, porté sur l’erre de l’espoir, par d’immenses voiles à corne.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 septembre 2008