Chronique du 26 mars 2009

Voilà que je ressentais le besoin de partager avec, ô lecteur de mes mathurinades, ce moment d’émotion ressenti lors de l’intervention de notre député à l’Assemblée nationale, en ce 25 mars 2009, alors que ses collègues s’étripaient juste avant sur d’autres sujets, pour s’étriper à nouveau après, intervention qui aura recueilli l’écoute et la dignité nécessaires, puis la réponse de madame Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-Mer, à la hauteur de nos attentes. Certes, le premier ministre aurait pu prendre la parole. Etait-ce donner trop d’importance à ces obturateurs de fenêtres de préfecture qui, dans un climat pacifique, se seront démenés sur leurs îles pour se faire entendre ? Mais il ne fallait pas bouder notre plaisir. D’abord, une femme répondant à une femme, voilà une belle image. Et puis, une ministre de l’Intérieur ayant une forte attache avec le Pays basque, cela faisait partie de l’agrément. Enfin, entendre, pour la première fois dans ma vie plus que cinquantenaire, un gouvernement prendre enfin publiquement fait et cause pour une part de son identité. de son patrimoine, de son terroir, dans la dimension de nos îles atlantiques, quel grand moment ! de quoi titiller la sensibilité, je te le jure.

Occasion d’admirer le travail mené par notre député Annick Girardin, de gauche, notre sénateur Denis Detcheverry, de droite. Deux parlementaires qui auront été à la hauteur d’une tâche particulièrement difficile, en sachant travailler sur le dossier avec méthode. Un coup de chapeau à eux deux. Mais aussi une pensée particulière pour notre ancien président de la Collectivité, monsieur Bernard Le Soavec qui aura pris la tête du Collectif, pour une bonne symbiose entre des personnalités de tous bords et aux fortes personnalités. Un hommage au Collectif qui aura su mener la barque avec assurance et sens des responsabilités et bonheur d’être un au sein d’une population soudée autour d’un objectif. Voilà qui permet de surmonter bien des déceptions passées.

Impossible d’ignorer que la tâche sera lourde et complexe pour les porteurs d’avenir. Car l’affaire ne s’arrête pas sur le principe du dépôt d’une lettre d’intention. Que mettra-t-on dedans ? Avec quelle méthodologie et rigueur mettra-t-on en place les conditions d’un bon suivi de la détermination française à vouloir faire entendre et respecter ses droits ?

Car notre droit à l’existence est aussi digne de prise en considération que celui de notre voisin, d’une longévité égale. Nos Histoires se recoupent, sur la même échelle du temps. Mais en affaires, il faut savoir défendre ses dossiers et le Canada n’a jamais failli à cette exigence. La France se doit de faire de même.

La bassesse pitoyable d’un secrétaire d’État un soir de plateau télévisé, nous rappelait malheureusement les tristes restes des coloniaux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 mars 2009