Chronique du 5 mai 2009

Alors que Préfet, direction de la DASS, cellule de crise (de rire ?) auront bien fait monter la sauce depuis une semaine pour développer l’angoisse de la population devant les menaces d’une épidémie de grippe de force particulièrement préoccupante à Saint-Pierre et Miquelon, voilà qu’une des décisions à même de calmer les inquiétudes, du fait du retour de très nombreux vacanciers du Mexique, aura été remise en question en quelques heures… par Paris – bonjour la coordination entre la représentation locale de l’Etat et les Jacobins de “Francilie” – et que les écoles doivent rouvrir dès demain mardi 5 mai 2009, tout ça parce que ça ne rentrait pas dans le plan 5a de têtes arc-boutées sur leur Pouvoir.

Pendant ce temps, chaque voyageur arrivant d’Halifax, quel que soit son point d’origine, aura eu droit à un bel écrit l’incitant à rester une semaine chez lui, par « principe de précaution », alors que la non prise en compte des contaminations possibles dans l’avion même ne pouvait que le faire… tousser. À la mi-journée de ce lundi 4 mai 2009, on aura une nouvelle fois bassiné notre cuve à angoisse par de vastes démonstrations de responsables de la santé sur les risques exponentiels dès le premier accouchement épidémique.

Soudain, tout est remis en cause sur décision centrale parisienne, sans prise en compte du contexte insulaire spécifique qui aura été au centre de toutes les déclarations fracassantes des « autorités ». Pendant ce temps, la Collectivité territoriale avait décidé, en bonne harmonie, de fermer pour la semaine les activités offertes au public, notamment aux jeunes. Avec cette mise en cause d’une saine décision, ne serions-nous pas revenus au temps des… Colonies ? À moins qu’on n’en soit jamais sortis, ce qui est fort probable.

Bonjour la logique. Coluche, réveille-toi ! Ils ont perdu la boule.

À ce rythme, le ridicule de l’Etat français outre-mer finira par faire des morts, sapant le terrain de reproduction du virus qui voulait faire son intéressant.

N’a-t-on pas localement le souvenir, pour nous remonter le moral, d’un « tsunami » virtuel qui aura révélé la tectonique marémotrice de l’absurde ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 mai 2009