« Saint-Pierre-et-Miquelon, c’est un minuscule archipel, peuplé de 6 300 habitants, perdu au large de l’Amérique du Nord. Deux îlots qui risquent pourtant d’être le point de départ, ces jours-ci, d’une guerre diplomatique entre le Canada et la France. »
Ainsi commence un article, signé Matthieu Deprieck paru dans l’hebdomadaire L’Express du 7 mai 2009, en page 58. Bon, le qualificatif « perdu » me semble aujourd’hui plus résulter d’une accoutumance héritée de l’Histoire que de la réalité des choses. Certes, aucune liaison directe n’existe pour y accéder. Mais nous n’en sommes plus à l’époque des naufrages en cascade dans la tourmente des brumes, sans moyens techniques d’y remédier.
Tout ça en introduction pour te dire, toutefois, que l’article est en fait fort bien charpenté et que l’analyse est pertinente. L’auteur rappelle en quelques mots l’historique de la querelle entre les deux pays, l’arraisonnement du Croix-de-Lorraine, l’arbitrage de 1992. Il évoque ensuite les difficultés auxquelles nous sommes confrontés pour assurer un avenir sorti des rubriques faciles de l’assistanat. Certes la demande autour de l’extension du plateau continental n’est vu que sous l’angle de l’extension de la zone de pêche, alors que la problématique de l’extension du plateau continental est plus complexe. Mais ce qui motive la démarche de l’Archipel est bien perçu ; le défi à relever dans la relation avec le Canada également. Belle conclusion au demeurant : « Dans ce contexte, la France a tout intérêt à ne pas lâcher quelques kilomètres carrés d’océan. »
Saint-Pierre et Miquelon à l’honneur donc, dans ce numéro de l’Express. Une pleine page. Mais ça ne s’arrête pas là : en page 26, l’on trouve l’on parle encore de nous, en évoquant la recherche autour de l’avion de Nungesser et Coli : « Et si les aviateurs Nungesser et Coli, disparus en mai 1927 lors de leur tentative de traversée de l’Atlantique d’est en ouest, s’étaient abîmés en mer près de Saint-Pierre-et-Miquelon ? » Et de mentionner les recherches qui doivent avoir lieu dans notre région entre le 20 mai et le 10 juin prochain, occasion de relancer celle du Ravenel, notre chalutier disparu en janvier 1962.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 mai 2009