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Evelyne Gallet, De l’ “Infidèle” aux “Confitures”

Il est des partenariats enchanteurs, quand passion de l’un pour la chanson, Patrick Boez en l’occurrence, le porteur de chansons de l’émission Jambon Beurre, sur RFO, et recherche de synergie heureuse, Carrefour culturel saint-pierrais et Centre culturel et sportif unis en la matière, ouvrent la porte de la découverte. Evelyne Gallet, entourée de deux guitaristes Frédéric Bobin et Arnaud Jouffroy, était sur la scène de notre théâtre insulaire, samedi 14 novembre 2009.

Textes de Patrick Font qui décoiffent assumés par une jeune rousse flamboyante, provoc mesurée de vers sur pied, ambiance caf”conc’ revisitée sur les tréteaux, plaisir de la rencontre avec le public, sans chichi, sans apprêt, sincère et frais, mélodies concoctées par l’interprète, le tout avec finesse et variété de jeu, les conditions étaient réunies pour un grand moment partagé. De l’  « Infidèle », en ouverture campant un personnage qui bouscule le ronron de la vie, aux « Confitures » du rappel – titre de son premier album -, nourries de la force des souvenirs pourléchés, nous n’aurons eu qu’à nous laisser porter par le jeu des coups de pattes, le refus du conformisme dont les outrecuidances présidentielles assenées. « Monsieur le Président quand vous dites que la France / A décidé ceci a décidé cela / Je ne suis pas d’accord, vous n’êtes pas LA France…» Evelyne Gallet (avec deux « l » – forcément, pour venir jusqu’aux rivages de Saint-Pierre et Miquelon) porte aussi le regard sur l’humain. Belle chanson que « Le briquet », objet de l’être aimé, parti au loin.

Evelyne_Gallet.jpg Je me suis amusé par ailleurs à découvrir « La vieille » – chacun la sienne, apparemment -, qui n’est pas l’être au bout du rouleau qu’on imagine, mais la force de vie, capable de réagir aux donneurs de leçon : « J‘ai pas besoin de vous, dit-elle au nécrophage / Qui la poussait vers le ghetto du troisième âge ». Pourquoi pas, d’ailleurs, revisiter le duo amoureux quand cette fois « Roméo épouse Juliette » dans une réécriture fort bien troussée ?

Spectacle chaleureux, avec tout à coup son zeste de déconcentration liée sans doute à l’intensité de l’écoute qui impressionne toujours sur les bancs de Saint-Pierre ; on n’aura pas eu droit à « la complainte de la prof d’anglais ». Qu’à cela ne tienne ; le public aura compris et goûté d’autant mieux la connivence du vécu d’un soir, avec une belle artiste qui l’aura conquis.

D’ailleurs, nous étions nombreux à nous précipiter sur les CD en fin de concert, pour prolonger le plaisir.

Henri Lafitte, Curiosités musicales
14 novembre 2009

Evelyne Gallet, deux CD (dans l’ordre de parution)

 Les confitures,

 Infidèle

http://www.myspace.com/evelynegalletencore