Un mois de mars qui aura voulu brûler les planches jusqu’en ce 1er avril 2012 pour le plaisir d’un public toujours nombreux et ravi. Cette fois, c’était au tour de la troupe de Miquelon Culture Patrimoine de venir à Saint-Pierre régaler l’auditoire pour trois soirées qui auront affiché complet au Centre culturel et sportif. Au menu, une comédie libertine de Bernard Granger, oscillant entre rêve fou et loufoquerie, dans une mise en scène d’Isabelle Astier, intitulée Psychoc. Un psychiatre délirant, une patiente mytho-multiple, et un imbroglio de situations où les acteurs se seront donné à cœur joie, Pascale Coste dans le rôle d’une assistante jalouse, Amaury Gaspard, gardien de zoo qui se mute en gorille, Mélanie Detcheverry, un inspecteur de police ne sachant plus si l’on se trouve dans un cabinet de psychiatre, une maison de passe ou un asile, Yolande Detcheverry, contrôleuse du fisc à vous faire mettre les pouces. Anaïs Llorca aura été convaincante dans son rôle de patiente mythomane et Michel Detcheverry aura quant à lui bluffé l’assistance dans l’étendue de son registre et l’énergie déployée.
La bonne humeur était donc au rendez-vous avec ce vaudeville, les acteurs étant rejoints par Danièle Gaspard dans une dernière partie de spectacle où l’on se trouve soudain dans une auberge corse, Alain Orsiny à l’accordéon, tout ce petit monde nous faisant le plaisir d’une ambiance d’opérette débridée. Coup de chapeau aux palétuviers roses troussés avec entrain par Michel Detcheverry et Pascale Coste. Un carton, puis-je ajouter. Félicie était aussi de la partie – une pensée pour Fernandel – ; bref, Tango corse à la clef, il y avait tout pour être heureux avec l’ensemble de la troupe pleine d’entrain avant que le rideau ne nous renvoie à notre ordinaire.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er avril 2012