Chronique du 3 décembre 2014

Il est vrai qu’une écriture peut ne plus correspondre à nos perceptions. Ainsi en va-t-il de celle de Roger Vercel dans Jean Villemeur. Ma perplexité aura été amorcée à la lecture de : «  Quelques maisons de bois, montées sur des socles rectangulaires de basalte, s’érigeaient au milieu de carrés d’un gazon hâve. » (p.384)

Nous suivons les pas du fils d’un capitaine de chalutier, à Reykjavik ; il a dix-huit ans. Passe encore ; on peut admettre que le narrateur prenne l’ascendant sur le personnage. Il rencontre une fille qui lui parle d’un médecin du coin, « femme célibataire. Elle s’enorgueillissait aussi de Mme Björg Blondal Thorlaksson, docteur de l’Université de Paris avec une thèse sur le fondement physiologique des instincts… » (P. 386) Fichtre ! Il est des échanges au débotté…

J’étais dans un centre commercial, chez un marchand de journaux, de surcroît vendeur de la Française des Jeux. Une femme ordinaire lui demande : « Je voudrais un morpion… ». Un seul ? me suis-je demandé.

Crétin que je suis, me morigénais-je, en regardant vers celle qui attirait mon regard sur son dargif moulé.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 décembre 2014