Chronique du 24 mai 2016

Ah ! J’oubliais de te dire, ô lecteur, ça ne gazole plus en terre de France ; l’essence du quotidien n’est plus au rendez-vous. Bras de fer entre Gouvernement et syndicats CGT/FO, fiers à bras, bras d’honneur…, quel bonheur d’être à l’arrêt, nom d’un chien, dans un pays si raffiné ! Par ici la galette, de se dire les gérants de stations-service qui ont la chance d’être approvisionnés. Il est vrai que je suis en Bretagne ; pas étonnants que des automobilistes impatients se crêpent le chignon, me diras-tu. Mais je te parie mon bonnet qu’il n’y a pas que la Bretagne qui voit rouge, m’a mentionné un petit vieux en lapant son petit blanc d’un coup sec. La bagnole, d’accord, mais le gargoton, non ! Il ne manque pas d’air, celui-là, me suis-je dit.

Tiens, on respire mieux, m’étais-je pourtant susurré en sortant matin, mutin, mâtin.

Donc, je suis allé faire des courses à pied. Et qu’est-ce que j’ai croisé ? Des piétons pardi ! Vous allez bien ? ai-je demandé à l’un. Ça roule, m’a-t-il répondu. Comme quoi tout se joue dans la tête.

D’ailleurs, le jour où toutes les télés seront éteintes, il n’y aura plus rien pour faire écran au bonheur…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 mai 2016