Fête de la musique au Casino de Salies-de-Béarn

Jardins du Casino de Salies-de-Béarn du groupe Partouche ; nous sommes le 21 juin 2016, jour de la fête de la musique. Il est dix-neuf heures, les premières notes s’envolent, il fait très beau, 30 degrés encore. On s’est installé confortablement, qui sur des chaises de jardin, qui sur les pelouses ombragées ou sur la terrasse du grand bâtiment qui abrite un décor sublime à l‘italienne ; d’autres sont devant le bar extérieur ouvert pour l’occasion.

Violon, bodhran, chant, guitare. Un trio composé de Lionel Enard, Julia Baucou et Gwenaël Lafitte. Tiens, je les connais. Mais se trouver là à ce moment précis fait partie des beaux clins d’œil de la vie. Rien n’est écrit d’avance, surtout les retrouvailles dans un monde de grandes dispersions. Et tout le monde de se régaler dans une douce ambiance de farniente aux accents irlandais. Trio au programme bien construit avec toute la richesse instrumentale du violon de Lionel, luthier de son état, sur un instrument de sa fabrication, de la guitare acoustique de Gwenaël et la rythmique assurée du bodhran de Julia, qui y ajoute une voix fine, sensible et chaleureuse pour le bonheur du public. Deux heures non-stop pour cette première partie de la soirée que je goûte goulûment comme tous ceux qui se seront laissés emporter par la douce portée de l’été.

Groupe_2.jpg Vient le deuxième volet. Gwenaël a troqué la guitare acoustique pour la Telecaster, Julia est cette fois-ci debout à la basse, plus de violon mais Olivier Pelfigues, époustouflant à la batterie. Et c’est le bouche-bée du public qui assiste à un concert d’une intensité et d’un niveau auxquels il ne s’attendait peut-être pas. Gwenaël a composé l’essentiel des morceaux du groupe rock-blues Smoky Peppers, ce qui n’exclut pas un hommage à Albert King ou à Jimi Hendrix. Variété des rythmes, intensité, virtuosité sont sur la scène, mais surtout la convergence de trois musiciens maîtres de leur art. L’organisateur de l’événement me fait part de sa joie et de son enthousiasme ; la fête se déploie sous les étoiles, la Voie lactée ayant pris ses quartiers avec une température toujours dans les 30 degrés. Quatre heures pour un double concert, les dernières notes effleurent les rhododendrons de la nuit et on se dit que c’est soudain terminé. Il faut tout démonter, ranger le matériel dans les voitures. Mais l’on repart grisé par la magie qui aura eu la force du rêve, un soir de fête et de chance au Casino.

Henri Lafitte, Chroniques de voyages
22 juin 2016