Sur les rives de l’émerveillement à La Gacilly

La Gacilly, 2205 habitants, siège social de la société Yves Rocher. Nous sommes au coeur du Morbihan. Et pourtant, c’est là que se tient la 16è édition d’un événement de haute tenue, une superbe exposition photographique qui profite de la configuration des lieux, rues descendantes, ruelles, jardin botanique d’Yves Rocher… C’est la troisième fois que j’aurai eu la chance de m’y arrêter, d’y flâner, de laisser libre cours à ma réceptivité.

Cette année le Japon est à l’honneur, mais aussi des thèmes qui touchent à la vie de notre planète, aux dangers qu’elle court, à la folie humaine. Impossible d’être insensible par exemple aux effets de la sécheresse et de la désertification au cœur du Brésil. Récupérer l’eau, l’obsession de la survie !

Soudain au détour d’un jardin, la saga terrifiante des migrants ; trois témoignages grâce à un photographe qui aura suivi trois arrachements. On est loin de la prise de vue des doux conforts. Un Camerounais, un Tunisien, un Syrien, Kingsley, Slah, Ahmad… Trois vies bouleversées par la misère, les conflits et l’appel d’un ailleurs… Mers de l’exil et le flot des périls pour un Eldorado mythique. Puis l’enfer des grilles et du rejet… «de l’autre côté du mur», pour reprendre un extrait de chanson de Gilbert Laffaille.

P1010043.jpg Souffle coupé encore avec ces clichés de dépeçage des navires au Bangladesh, les conditions humaines qui prévalent. Témoignages bouleversants encore des effets du réchauffement planétaire et des terres menacées. Hommes, femmes, enfants face à un destin qui vous empoigne. Gardiens solitaires abandonnés sur des navires épaves au large des côtes africaines, photos relatant le désastre de la… sur-pêche…

Emoi, mais aussi émerveillement. Le visiteur laisse libre cours à ses émotions ; la beauté est aussi au rendez-vous. Au fil du cheminement, à La Gacilly, le visiteur emprunte les rives du sublime.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 juin 2016