Dans les stries des profondeurs marines

Je me suis rendu au Centre culturel le mercredi 14 septembre 2016 ; au programme, une conférence de scientifiques de l’université de Brest, un compte-rendu de leurs recherches sur la coquille Saint-Jacques – pardon, le pétoncle géant, la placopecten magellanicus -, voire même le pétoncle islandais qui crèche jusque sur nos côtes, mais surtout les conditions particulières de leur environnement, focalisation sur les effets de la température de l’eau à la clef. Approche biologique et science physique dans ces confrontations de démarches d’où peut jaillir la lumière.

Un public diversifié répondait présent et la soirée aura été riche d’apprentissage pour le néophyte ; l’effort de vulgarisation était manifeste et nous pouvions entrer dans un univers étrange de graphiques ésotériques porteurs de sens. Occasion d’un rapide tour du monde initié dans la rade de Brest et de se retrouver, souffle retenu, autour de nos îles.

Chaque heure chaque jour

La placopecten grave sa coquille

Ses stries disent le temps et la température

Coquille imperturbable de mémoire

Elle ne triche pas ne dissimule pas

La vérité attend pour se révéler

la pointe microscopique du rayon laser

Que peut-on lire chez l’homme dans sa coquille ?

Le pétoncle noir peut vivre 500 ans

500 ans de mémoire

Hier deux cordons de dune ne s’étaient pas encore donné la main

Des points remontent les siècles

Le chercheur traque la vérité

Qui révélera la vérité de l’homme ?

L’homme dans sa coquille n’a pas de stries

Il peut s’inventer le temps

sa météo intime

Qui peut soupçonner ses ondes secrètes ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 septembre 2016