Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes

Il fait beau, je suis assis la tête au soleil vers les ondulations verdoyantes du Bourbonnais. Les oiseaux chantent, je suis dans un imaginaire qui m’emporte vers des frontières que je n’explorerai jamais, L’Indonésie du temps des Indes néerlandaises dans le roman de Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes.

Je ne suis pas éloigné de Minke, le narrateur, dans ses coups de cœur intenses et sa soif de liberté. J’aurai toujours eu du mal avec le carcan social de mon propre contexte insulaire.

(Deux hirondelles viennent de me passer sous les yeux dans l’amplitude de l’enchantement.)

Indes néerlandaises fin XIXè- début du XXè, confrontations complexes des différentes strates, colonialisme, combat pour la liberté… L’écriture t’envoûte, l’imprégnation est progressive.

Personnages captivants que celui du narrateur, et de deux femmes qu’il rencontre, la mère et la fille, dans une grande exploitation agricole, alors qu’il est étudiant dans une grande école.

Croisement de destins quand se tissent les complexités. Le monde des hommes…

Tu entres dans une œuvre intense, tu suis la construction des personnages, notamment le narrateur, au fil d’un vécu poignant. Te voilà emporté au côté des Indigènes dans les affres impitoyables du colonialisme.

Œuvre écrite en prison par un auteur de grande renommée victime de ses convictions pour l’accomplissement de l’être humain.

Henri Lafitte, 1er mai 2017

Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes – éditions Zulma – ISBN : 978-2-84304-787-9