Ouvrir les fenêtres…

La venue de Jean D’Amour, ministre délégué aux Affaires maritimes du Québec, premier voyage officiel d’un ministre québécois sur notre Archipel, ouvre une nouvelle page dans la Coopération qualifiée en 1996 de « régionale ». Limitée aux Provinces atlantiques, sans doute manquait-il un axe s’inscrivant dans le rapport étroit entre la France et le Québec. Une approche diversifiée – citons par exemple l’abaissement annoncé du prix du billet avion pour Halifax et le projet de liaison maritime renforcée avec Terre-Neuve – ne peut qu’être bénéfique.

La mer comme tête de pont de cette intensification des rapports, un fleuve, le poumon économique de la Belle Province et à l’autre bout, un archipel carrefour. Sur le plan touristique les Québécois ne sont-ils pas d’ailleurs ceux qui fréquentent le plus assidument nos îles depuis des décennies ? Les rapports ne se sont-ils pas intensifiés ces dernières années par le truchement des jeunes choisissant le Québec pour poursuivre leurs études, des bourses pouvant êtres octroyées à cet effet ? « C’est Montréal ma ville de rêve » chantait-on dans les dancings au coeur des bastringues des années folles, celles de la pêche florissante. Qu’écoutait-on avant la radiodiffusion télévision française ? New Carlisle, en Gaspésie. Que de jeunes Québécois ne sont-ils pas venus dans des travaux de sauvegarde de l’Île aux Marins ! Ajoutons le lien privilégié avec les Îles de la Madeleine, les liaisons aériennes directes prévues pour l’été 2018… Entre passé et présent s’ouvrent les portes de l’avenir.

A son arrivée le ministre québécois Jean d’Amour rappelait qu’il répondait ainsi à l’invitation de la ministre française de l’Outre-Mer Annick Girardin, suite à la création de l’institut France-Québec pour la recherche et l’innovation maritime il y a deux ans. Des données spécifiques quant aux variations des températures de l’eau dans notre zone ont enclenché une forte curiosité sur le plan scientifique. Désormais l’on voit notre environnement marin sous plusieurs angles, la pêche bien sûr, les liaisons, le fret, le tourisme, la plaisance…

Reste à déployer les efforts pour que l’on ne se contente pas d’un archipel avec un fort potentiel et beaucoup de caractère. Nos îles peuvent être d’exception, il ne suffit pas de le dire. La participation des acteurs-clefs, dont le président de la Collectivité territoriale, lors des premières rencontres ouvrirait-elle enfin une vraie fenêtre ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

2 février 2018