De Colomb à Colomb, en passant par le Colombier…

On a beau s’appeler Saint-Pierre, on peut tomber de son piédestal. Doté de l’aura d’un vicariat apostolique en 1970 sous la digne crosse de François Maurer, une personnalité marquante de l’archipel, la mitre, en cet an de grâce 2018, sera tombée au pied des pêcheurs (dotés, sans qu’on ait à leur chercher des crosses, d’un accent circonflexe) et la cathédrale de retrouver ses oripeaux d’église. Sacrifice ! comme s’exclamerait un Québécois. Nom de Dieu ! lui rétorquerai-je. Mais qu’importe le vague à l’âme ; s’éloigne le temps où, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, place de… l’église et du conseil général réunis, flottait comme un parfum de Peppone et don Camillo.

« Clochemerle ou Saint-Pierre

Je vis dans un village… » chantais-je alors.

En mettant le pied à Saint-Pierre et Miquelon, Monseigneur Colomb, évêque de Saintes et la Rochelle récupère l’Amérique, du moins quelques îles, tel un Christophe du même nom embrassant tout un Nouveau Monde en débarquant à l’île de San Salvador, dans l’archipel dit aujourd’hui des Bahamas. Au moins, pourra-t-on ajouter, l’aura-t-il vu de l’intérieur, tel un ministre macronien. Ciel, c’est la terre. Terre et ciel ! Ainsi soit-il.

Notre nouvel attachement n’est-il pas lié à une déperdition d’âmes, qui n’est pas pour autant liée à une déperdition de corps et biens, tant il est difficile de pénétrer des dimensions qui nous échappent ?

On se réjouira en papotant qu’il est ainsi une continuité saintement revivifiée avec l’Histoire dans le lien particulier avec la Charente maritime. Le vin de messe n’aura-t-il pas désormais un goût de Pineau ? Rien de changé pour les fidèles qui, quoi qu’il en soit, n’ont pas droit à la sainte lampée.

Le chemin de l’église ne sera-t-il pas la quête ressourcée de l’Arcadie nouvelle ? DSLS (Dieu seul le sait)

Henri LAFITTE, Chroniques insulaires

5 avril 2018