Plateau télévisé peu convaincant au sujet de la desserte maritime avec pour invité le Président de la Collectivité en ce 2 avril 2018. Les ferries construits par les chantiers Damen, en rade administrative depuis quatre mois, seront réceptionnés pour une mise en route progressive au cours de la deuxième quinzaine de ce mois, mais le moins qu’on puisse dire est que la transparence dans la communication nécessiterait un bureau « claritas ». La posture de l’invité trahissait les bottés en touche ou les non-dits. Difficile de gober que des bateaux aient pu attendre quatre mois pour être réceptionnés sur la seule base de défaut de main courante, d’absence de logiciel de chargement et de dalots inappropriés qui avaient pourtant été validés lors de la construction, points auxquels s’ajouteraient d’autres menus détails qu’il aurait été bon d’explorer.
On finissait par croire que les responsables de la rose des vents avaient perdu la boussole, Nordet et Suroît collés à la langue de bois au quai de la Poste comme des timbres sur une enveloppe d’appel d’offres. Que l’on se rassure. Les nouveaux joyaux couronnés seront réceptionnés. Cap sur l’avenir ! On verra ce que sera l’archipel demain.
Surcoût d’1% (d’un marché de 26 ou 28 millions – bon exercice de calcul pour potaches) pour la mise en conformité que la Collectivité portera « en partie »… Sur quelle répartition de responsabilités au regard des points litigieux ? La question n’aura pas été posée.
Quant à l’ensemble des conditions de saine opération, d’amortissement, d’utilisation maximale des deux navires, on repassera. Faute de ports adaptés et dans le flou qui prévaut autour de ces sujets majeurs – notamment en ce qui concerne Miquelon et Fortune (on réfléchit beaucoup, mais tardivement semble- t-il) – n’a-t-on pas mis la charrue… avant les bœufs ?
Que vogue la galère sur la houle de l’advienne qui pourra. Fluctuat nec mergitur.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 avril 2018