Aux carrefours des imprévus

Les inondations, les crues mortelles, qui ont bouleversé l’Aude en cette mi-octobre 2018 suscitent – et on peut le comprendre – de nombreuses controverses, tant les émotions ont été aussi intenses que l’événement météorologique.

Dérèglement climatique, violence et fréquence accrue des épisodes tourmentés, entrent dans l’ordinaire des interrogations face à un futur perturbant. Quelle que soit l’analyse que l’on puisse développer quant à ce dérèglement, l’Etat, les Collectivités, à l’échelle du pays entier, doivent réfléchir aux adaptations nécessaires pour réguler au mieux ce qu’on souhaiterait être l’impensable. Qui pense pouvoir échapper à de tels rendez-vous dramatiques peut être complètement pris au dépourvu demain.

Et l’homme d’aujourd’hui d’être contraint réinventer la roue. Ainsi ai-je lu qu’il fallait perméabiliser les sols trop souvent bitumés, bétonnés à outrance. Sans doute faut-il accepter de se poser des questions relevant du simple bon sens, ce qui n’est pas aussi facile qu’on pourrait l’imaginer. Il faut que l’eau puisse s’infiltrer davantage alors que l’aménagement des sols a négligé cet impératif. Il suffit de mesurer l’urbanisation à l’échelle d’une petite île comme Saint-Pierre pour extrapoler sur ce qui se passe à des échelles plus grandes. Remembrements, déforestation, urbanisation, bétonnage… L’addition est au rendez-vous de l’apprenti sorcier. Pas question alors de se contenter de lever les bras au ciel. Que de défis aux carrefours des imprévus !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

17 octobre 2018