Porte ouverte vers la Vie

J’ai une pensée pour les étudiants de l’archipel, ceux qui ont fait le choix, compte tenu du contexte particulier, de ne pas rentrer et bien sûr ceux qui ont pris la décision de rejoindre le bercail.

Comment ne pas faire un parallèle entre ma période estudiantine sous le signe de Woodstock et de l’île de Wight, de l’air ambiant vibrant de liberté et ce retour 2020 au pays sous le sceau de la quarantaine et de l’enfermement, nécessité oblige, pour deux semaines, afin de contrôler la circulation potentielle d’un virus qui se joue de nos destinées individuelles et collectives ?

Sans doute ce virus nous ramène-t-il à notre condition humaine, à la fragilité mais aussi à la beauté de la vie, dans une relation corrigée avec la planète, notre seule biosphère. Les négligences dans nos relations avec les milieux naturels n’ont-ils pas perturbé les habitats traditionnels, y compris ceux des virus qui soudain auront trouvé des porteurs à l’échelle mondiale enclins à de graves perturbations de santé ? Nicolas Hulot le mentionnait dans une intervention récente.

Oeuvrer ardemment pour trouver de nouvelles voies ouvrant le champ de la Vie, dans ses articulations complexes, les défis sont là, tellement évidents, qu’il appartiendra à la jeunesse d’être le fer de lance de ces dynamiques vitales, riches d’enthousiasme.

Notre archipel s’inscrit dans cette dimension planétaire. J’enfonce paradoxalement une porte ouverte à l’aulne de toutes les fermetures qui aujourd’hui nous bousculent. Etudiants qui aujourd’hui vivez ces jours difficiles, les clefs de l’espoir sont entre nos mains de convergences.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

13 mai 2020