Manifestation à Saint-Pierre un soir d’Halloween

A écouter les discoureurs on finit par se dire que même ayant vécu quelques décennies sur l’archipel on serait dans l’incapacité de comprendre qu’il faut prendre soin de sa santé et de celle des autres…

Serait-on si obtus qu’on vienne à nous expliquer comment enfiler ses chaussettes ?

Pour l’archipel, dans le climat d’incertitude mis en œuvre par le pouvoir parisien, se protéger est une évidence. Quoi de plus simple alors qu’une septaine pour les arrivants, si l’on part du principe qu’il puisse y avoir un réel danger ? N’est-ce pas, dans ce contexte, une mise en œuvre d’un principe de précaution ? Et s’il faut que le Gouvernement ait besoin d’autant d’explication de texte, on se dit que revoir les contenus de formation à l’ENA est une impérieuse nécessité. Le temps des colonies est révolu.

Porter par obligation un masque pour faire ses emplettes alors que rien de sérieux ne s’est passé sur l’archipel depuis le mois de mars n’est pas crédible. L’obligation de la septaine est la seule voie qui puisse rassurer les âmes inquiètes.

Un peu de bon sens semble plus que jamais nécessaire. Il est curieux qu’il faille autant se mobiliser pour le faire reconnaître comme au square Joffre, malgré la froidure, en cette soirée d’Halloween du 31 octobre 2020.

Les mesures mises en place reposent sur une tragi-comédie dont le pays se remettra difficilement, chiffres déformés, décisions contradictoires, effets d’annonce sans lendemain, saturation d’un système hospitalier par les orientations de ceux qui voudraient nous donner la leçon.

La liberté n’est pas dans l’asservissement à des décisions sujettes à caution. Etre libre suppose qu’on a le droit d’exercer son esprit critique, surtout quand les conditions sont réunies pour se méfier de ceux qui dévoient la vie démocratique.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

31 octobre 2020