De l’air brassé…

D’abord, on n’appelle pas un chat un chat.

Donc on fait de l’ « accueil dégradé » dans les écoles pour reprendre le propos du représentant de l’Etat. Pour ceux qui se présentent à l’école – en nombre infime – fera-t-on cours ? De la garderie ?

Et la proviseur du lycée de laisser dans le flou ce qui sera assuré en « continuité pédagogique » (question posée par la journaliste qui l’interroge) pour l’ensemble des élèves absents de son établissement.

Faut-il relever qu’on ne peut pas être au four et au moulin. Etre ici et là relève du grand écart. A moins d’être dans un bureau et sur une autre planète, ce qui est toujours possible. Peut-on nous éclairer sur les moyens matériels émetteur-récepteur déployés pour que tout soit efficace ?

En faisant comme si tout était en place, on peut aisément en déduire que rien ne va de soi.

Quant à l’organisation générale – du primaire au secondaire – la population aurait été curieuse d’entendre le chef du service de l’éducation nationale pour ce qui touche à tout le dispositif, public et privé sous contrat d’association alors que les parents réagissent massivement à l’incertitude sanitaire.

Bref, que tout cela soit « dégradé » est sans doute bien qualifié, quand on n’affronte pas les réalités, en mettant en œuvre les moyens humains, matériels et financiers qui ne résultent que d’un déploiement sur la durée. En musique, l’improvisation fonctionne quand le fond est structuré.

Dans l’immédiat, on touche le sol, une fois de plus.

Chacun devra faire ce qu’il peut, dans la démerde. Car la volonté de faire de son mieux est toujours là, sur le terrain, loin des bulles d’air brassé.

Tout va si bien dans ce monde étrange que ce mardi 26 janvier 2021, sur le plan national, six fédérations syndicales appellent les personnels de l’Education Nationale à se mettre en grève et à manifester.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

26 janvier 2021