Alors que la France est empêtrée dans les décisions qui viennent du saint des saints, dans un enchevêtrement de contradictions, aboutissant à une situation ingérable, car mal gérée pour tout l’Hexagone, à Saint-Pierre et Miquelon, la population n’aura pas attendu qu’on la prenne par la main et a réagi sainement en prenant toutes les mesures d’auto-précaution qui étaient évidentes et faciles à adopter, face à la situation sanitaire.
C’est dans les coups durs qu’on peut mesurer la capacité d’adaptation d’une société. La population aura été immédiatement à la hauteur, dans la foulée du grand chambardement sanitaire, en prenant de sages décisions, sans céder à l’affolement par-delà l’émotion, voire la colère, qui étaient compréhensibles. Les personnels de santé mobilisés, quant à eux, font un travail d’arrache-pied de qualité pour le bien de tous.
Après le choc, vient le temps des ajustements qui permettront de surmonter la crise. Dans l’immédiat on ne peut qu’apporter tout notre soutien moral à ceux qui, victimes de la négligence initiale, se trouvent aujourd’hui en quatorzaine, ce qui n’est pas un épisode agréable, car la perturbation va au-delà de la personne immédiatement concernée.
Difficile d’être convaincu par la position du représentant de l’Etat en ce qui concerne les établissements scolaires, dans son refus de donner suite à la fermeture demandée par les responsables de l’archipel, en attendant d’y voir plus clair. Ne peut-on pas tirer la leçon de 75 à 80% d’absentéisme du fait du principe de précaution mis en oeuvre par les parents ?
Il est vrai que sur le métier il faut remettre sans cesse son ouvrage. Boileau soulignait que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. A écouter les témoignages lors du journal télévisé de SPM 1è ce lundi 25 janvier 2021, notamment le retard pris dans la communication auprès d’acteurs clefs, on se dit que pour démêler l’écheveau des consignes administratives on aurait le temps de boire la tasse.
Sauf qu’on a appris depuis belle lurette à écoper quand la barque fait l’eau.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 janvier 2021