J’aime la farandole sur le fil du hasard. Ainsi ai-je découvert tardivement la romancière belge Nadine Monfils par son troisième roman policier de sa série : Les folles enquêtes de Magritte et Georgette… De quoi intriguer quand on apprécie ce peintre surréaliste et les enquêtes du commissaire Maigret faisant penser au portrait même de l’artiste et à son tableau Le fils de l’homme, en plus gros, format Depardieu.…. Un type au chapeau melon et veston gris avec une pomme devant la poire…
Sous-titre donc pour le 3è opus : Les fantômes de Bruges.
Et un bon moment de détente à la clef, par l’intrigue mise en œuvre, avec Magritte et son épouse reconvertis dans des aventures… surréalistes. Cerise sur la viennoiserie – ou une Brugse Achten, comme tu veux et si tu ne peux pas te défaire du temps des cerises -, une langue savoureuse, vivifiante par ce qu’elle véhicule d’humour régénérateur. L’évocation de Bruges emporte l’imaginaire, d’autant plus aisément si l’on a eu la chance de déambuler dans cet écrin touristique. On se sent privilégié d’y être allé un jour intra-muros et d’en avoir profité pour savourer une bonne bière. La dérision fait aussi partie des épices de cette écriture romanesque déjantée d’autant plus bénéfique qu’on échappe ainsi au repli sur soi covidien. Un rire viral, quoi de plus salvateur…
De l’intrigue elle-même, je ne dirai rien sinon que le rythme est savamment maintenu. Le roman est aussi l’occasion d’allers-retours plaisants avec les tableaux de Magritte, tout en goûtant ses observations cocasses. De quoi prolonger le plaisir dans la foulée, faute des « deux cent soixante sortes de bières » à Bruges (chapitre 9), en optant pour une blonde, blanche ou rousse intra-archipelagus.
Henri LAFITTE, Chroniques insulaires
22 février 2022
Nadine Monfils, Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Les fantômes de Bruges – Editions La Bête noire Robert Laffont – ISBN : 978-2-221-25721-0