De la magie d’un Jambon-Beurre…

Dans la foulée du succès remporté par le festival Jambon-Beurre à Miquelon, le samedi 12 novembre 2022 aura été marqué par le final de ce bel événement, organisé à l’occasion du vingtième anniversaire de la Réserve à la mémoire de Patrick Boez, maître de promotion de la chanson dans l’émission qui aura donné lieu au label de ce grand rendez-vous sur l’archipel.

En ouverture de la dernière série de concerts, Dode, dont le groupe aura relevé le défi de l’absence de son guitariste soliste. Sur scène, Dode bien sûr, Claire Poirier aux claviers, Mickaël Cloony à la guitare acoustique, Pascal Simon à la guitare basse, Oswen Lafitte à la batterie. Et le groupe de livrer un 30 minutes de belle facture emportant l’adhésion de la salle, une salle complète comme aux meilleurs soirs des rassemblements musicaux.

La soirée était donc le dernier coup de chapeau à celui qui aura glissé un jour l’idée d’un tel festival. L’association La Réserve aura ainsi déployé avec brio les couleurs musicales de Patrick Boez. 

Gérard Morel de monter à son tour sur scène, guitare cordes de nylon et chansons où l’on retrouvait le goût de jouer sur les mots. L’essence de la chanson en quelque sorte , « loin des batailles qui nous tiraillent » comme disait l’une d’entre elles, humour au cœur comme dans Le tango du lumbago.

Puis venait le tour de Lise Martin accompagnée à la guitare par Simon Chouf, voix qui captivait une fois de plusl’auditoire. Comment ne pas être sensible à des chansons qui, comme des colibris avec des gouttes d’eau pour essayer d’éteindre un incendie, tentent d’apporter les réconforts nécessaires à la vie ! Dérisoire ? Essentiel plutôt. Il faut sans doute un peu de chemin dans nos vies pour mesurer l’importance salvatrice de la poésie et de la musique.

La Réserve ne pouvait que savourer la réponse du public présent pour partager cette soirée de clôture au fil des artistes qui se succédaient sur la scène comme autant de belles libellules.

Lili Cros et Thierry Chazelle prenaient la suite avec une énergie, une maîtrise de leur art et une fraîcheur qui méritaient l’enthousiasme manifeste de tous dès la première chanson, « C’est ainsi que nous sommes ». Cerise sur le gâteau, Viens-t-en parler aux vagues, une nouvelle création évoquant leur ressenti de l’archipel.

Et Davy Kilembé d’assurer la dernière partie de cette soirée magique. Sa passion pour la langue était dans la droite ligne de Patrick Boez qui aura tant milité pour la chanson. Et quelle présence sur scène ! Quelle voix, riche de chaleur catalane ! Quelle rythmique !

C’est ainsi que nous nous sommes tous retrouvés à chanter en chœur Le phoque en Alaska, de Michel Rivard, artistes, bénévoles de La Réserve et public ravi. Chacun mesurait alors que ce festival de deux semaines aura été magique, grâce à une association qui aura su nous enchanter.

Si d’aventure demain, une petite faim de musique vous prenait ? Un Jambon-Beurre, sur les papilles de la mémoire, sans doute.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

13 novembre 2022