Eric Chacour, Ce que je sais de toi

Stabilité… Transmission de stabilité… Hantise au sein des sociétés bien policées… Mais l’imprévu…

Famille, environnement social immédiat, pays d’appartenance… N’est-on pas amené à s’adapter au moule de la pensée qui en découle ? Mais qu’en est-il quand la déviance vient bousculer ce conformisme et ce, dans des contextes d’interdits culturels et/ou religieux ?

Le roman d’Eric ChacourCe que je sais de toi, vient te chercher au cœur des citadelles de la pensée dans une construction originale où le narrateur reconstruit le parcours déstabilisant de celui qu’il tutoie virtuellement, Tarek, médecin au Caire, dans une continuité temporelle qui part de l’époque de Nasser dans les années soixante. 

« Il est toujours commode de laver son âme au vice des autres. » (Page 117)

Nous sommes dans une société où l’homosexualité est taboue, sur une terre où depuis l’assassinat d’Anouar El Sadate, « le rigorisme religieux » s’amplifie. Une spirale est enclenchée qui te tient en haleine grâce à une écriture puissante. 

Peut-on jamais savoir vers où nous mèneront nos pas ? Ici du Caire à Montréal…

Peut-on imaginer les surprises d’un roman captivant de grande subtilité ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

5 mars 2024