De l’ego à l’hubris

Dimanche 17 mars 2024, Vladimir Poutine a été réélu avec un score… d’échines courbées. Peut-on être surpris dans un contexte de guerre et de pensée muselée?

Depuis quelque temps, la presse et les politiques se font l’écho de la grande agitation de notre président, le chevalier de la longue table. Son côté matamore n’est-il pas une réaction à une profonde vexation, lors de sa rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine le 7 février 2022 ? Les « grands » de ce monde n’apprécient jamais d’être rappelés à leur petitesse. Il en est de même pour tout tenant d’un pouvoir, surtout quand il donne l’illusion de l’absolu. Poutine, quant à lui, ne s’est sans doute jamais remis d’être ravalé à un chef d’état de second ordre. L’Histoire est très souvent un affrontement d’egos. L’orgueil blessé du mâle quand il se veut dominant nous renvoie aux tréfonds de l’Homo qu’on qualifia trop présomptueusement de Sapiens. Tant pis pour la piétaille qui en fait toujours les frais. Que de souffrances quand l’hubris n’est pas contre-balancé par la raison !

Que vaut l’espoir d’un poète. Ainsi chantait Michel Buhler :

« Est-ce qu’on exagère

À vouloir le beau temps

Suivrais-je une chiùère

Suis-je trop innocent

Je rêvai d’hommes frères

J’en rêve follement. » (Je rêvais d’hommes frères)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 mars 2024