Chronique du 28 septembre 1999 (2)

Quel est le sexe de l’aérogare ?
Porté par le machisme triomphant qui phagocyte la politique locale, je me suis pris récemment à la masculiniser, la pauvre (enfin, façon de parler).
Mais un lecteur veillait au grain et je lui en sais gré.
C’est vrai qu’elle est belle, dans son ondulation de maison de passe posée sur les marais, notre nouvelle adresse. Et que de mecs parmi les passagers du premier Boeing venus soudain la pénétrer !

D’ailleurs l’acharnement de ceux qui se réclament d’être les premiers à l’avoir déflorée montre qu’ils oublient que dans une telle maison, on oublie le nom du chaland. C’est ce qui en fait le charme.

Profitons donc de sa jeunesse, pour la fréquenter et nous envoyer en l’air, allègrement. Surtout qu’on peut s’y coltiner une chaude piste, sans risque de contamination, comme nous l’assurent ceux qui l’ont contractée.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 septembre 1999