Chronique du 15 octobre 1999

Plus jamais un Rwanda ne sera possible. Ainsi Bernard Kouchner illustre-t-il son propos à l’occasion de l’attribution du prix Nobel de la paix à Médecins sans Frontières, mouvement qu’il a créé, sans doute pour mettre l’emphase sur l’importance de l’ingérence de l’humanitaire.

Certes, certes. Je suis très heureux pour Bernard Kouchner et son mouvement. Il fallait de l’audace, beaucoup et encore plus d’audace pour déranger, surtout les gouvernements, dont les nôtres, toujours enclins à la myopie, surtout quand des contrats juteux sont en jeu.

Mais Bernard Kouchner est désormais homme politique. Son rôle est aussi désormais de (se) rassurer. Mais Bernard Kouchner (me) rassure quand il dérange. Il (me) dérange quand il rassure. Et toi, cher lecteur ?

A Saint-Pierre et Miquelon – terre de paix au demeurant -, les hommes politiques ne (me) dérangent pas. Mais ils ne (me) rassurent pas non plus. La vigilance est de mise et l’ingérence une nécessité.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 octobre 1999