Chronique du 12 décembre 1999

Exit le latex in naturalibus, prends-toi par la main et abstiens-toi. Telle est la morale réaffirmée du Vatican par le prélat pontifiant, le cardinal Pio Laghi, préfet de la Congrégation pour l’Education catholique, sans doute persuadé que le SIDA ne passera pas par lui.

Dans la (re)foulée, le Vatican prévoit une journée de prières le jour des Saints Innocents.

« The New England Journal of Medicine » écrit quant à lui, dans son numéro du 9 décembre 1999, que « l’élimination du latex, déjà en cours chez les professionnels de santé, devrait également être étendue au secteur de la manutention alimentaire afin de protéger les consommateurs sensibilisés par d’autres voies ». Lesquelles ? On se le demande.

Car, sache, ô lecteur concupiscent, que la manipulation des aliments avec des gants en latex, allergène bien connu , peut avoir des conséquences fâcheuses pour qui a une tendance répulsive l’égard de cet allergène majeur, encore appelé, mentionne l’article, le « rubber elongation factor », ce dont aucun consommateur ne peut douter.

Fi donc de l’appétence et de l’appétit et prions le seigneur qui a permis à Adam de croquer la pomme sans s’exposer à une allergie cutanée méphistophallique.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 décembre 1999