Chronique du 7 décembre 1999 (2)

Grande braderie au marché Saint-Pierre ?

Les grévistes de la Poste ont décidé de mettre sur le trottoir tous les meubles considérés comme vétustes.

On craint que leurs collègues de métropole, souvent plus mal lotis, ne suivent le mouvement, ce qui paralyserait l’ensemble de la nation et empêcherait les grandes retrouvailles épistolaires des fêtes de fin d’année. Ajoutons que si tous les fonctionnaires de l’hexagone se mettaient à jeter autour d’eux un regard suspicieux sur la qualité du mobilier, on pourrait se secouer un beau matin dans un immense marché aux puces.

Saint-Pierre et Miquelon porte donc une grande responsabilité sur sa grève des postes illimitée. Volonté de prouver que l’histoire ne commence et ne finit pas toujours sur les trottoirs de Paris ?

Le conflit de la pêche s’enlise dans le ridicule, dans l’attente d’un médiateur que l’on attend de… Paris. Il n’est venu à l’idée de personne qu’on pouvait contribuer à l’émergence d’un nouveau type d’emploi local, spécialisé dans la… médiation.

Bref, tout roule pour l’instant dans les îles à commencer par les 4000 véhicules, voitures particulières, camionnettes, camions et motocyclettes confondus, qui, dans l’indifférence, jouent de leurs pneumatiques.

La pièce de théâtre bouffonne qui se joue depuis quelques jours sur l’Archipel continue de faire le vide, quant à elle, à guichets fermés.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 décembre 1999