Chronique du 1er Novembre 2002 (3)

Brèves insulaires (Troisième tranche)

Au prix du mètre carré de bitume sur l’Archipel, un discours bien enrobé vaut toujours son pesant d’or.

Le Maire de Miquelon cherche à garder le cap ; on le comprend. Au prix du concassé sur l’Archipel, le Cap de Miquelon est une mine d’or.

Espèce de mardi-gras ! aurait pu dire l’un à l’autre en ce jour d’Halloween.

Etre grue ou morue ? La question ne se pose plus.

Soyons francs ! Force est de constater qu’à Saint-Pierre et Miquelon l’euro n’est pas encore entré dans les mœurs.

Vaut mieux polir le bitume qu’une belle phrase, de se dire un jeune en quête d’avenir.

Tu me fais la tronche ? de s’indigner un patron du BTP en face du Président du Conseil Général. Mais à Saint-Pierre et Miquelon, on n’a jamais su faire la différence entre le “on” et le “an”.

Rouler les mécaniques n’est-il pas la meilleure façon de tenir le haut du pavé ?

Arracher un pavé n’est-il pas, paradoxalement, la meilleure façon de déjanter ?

Un con cassé n’est-il pas promis à un brillant avenir ?

Le héros de la rue n’est-il pas quelqu’un qui tombe à pic et pioche ?

Ras le bol ! s’est exclamé le Président du Conseil Général avant de quitter le 31 octobre 2002 la table des négociations. Et dire qu’avoir du bol, c’est avoir de la chance. Ne pas le casser, c’est ne pas s’inquiéter. Mais à trop le garder, il risque de déborder. Comme quoi, dans la vie, on ne peut se fier à rien.

Vaut-il mieux être dans la carrière du Fauteuil ou dans un fauteuil pour faire carrière ? Là n’est-il pas la question ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er novembre 2002