Chronique du 28 novembre 2002

L’émission télévisée « Si le temps le permet » du mercredi 27 novembre 2002, aura été l’occasion de mesurer une nouvelle fois l’importance de la création artistique dans le paysage local, notamment avec l’activité de lutherie qui a franchi un grand pas en une quinzaine de mois.

A tel point que l’Archipel peut se vanter désormais de fabriquer ses propres violons.

Mais la crise du BTP aidant, révélant la nécessité de chantiers futurs, ainsi que celle de la société tout entière avec les interpellations récentes dans le cadre de la lutte contre l’usage trop répandu, des stupéfiants, ne devra-t-on pas réorienter l’effort vers la construction d’un violon, un vrai, avec des barreaux tout autour ?

Ne te remémores-tu pas les sérénades sur notre unique violon local ? Doit-on en rester au stade artisanal ou passer à l’ère industrielle compte tenu des fausses notes de tous ceux qui, convenons-en, ne sentent pas obligatoirement le violon sur nos îles privées de chef d’orchestre ? A quand le premier violoncellule ?

J’entends déjà des voix qui me disent d’attendre que toutes les parties concernées accordent leurs violons, ce qui n’est pas, tu en conviendras, dans les cordes d’un chroniqueur rétif aux couplets trop orchestrés, surtout dans un pays où l’on ne va traditionnellement pas plus vite que les violons, malgré la note souvent trop salée.

Et comme d’en parler, c’est comme si l’on pissait dans un violon, n’a-t-on pas tendance à en conclure trop précipitamment que tout a déjà été dit?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 novembre 2002